Édition : Nathan
Ma note : 5/5
Un thriller rudement bien mené!
Sur les réseaux tout le monde pense connaître tout le monde. Tout le monde aime, surveille, espionne tout le monde. Mais désormais, une guerre est déclenché, sur le web et dans le monde réel. Et Sixie, 15 ans, est l'enjeu, le butin, le gibier de tous les combattants.
« Puisqu’ici,
il n’y a qu’au combat qu’on est libre. De ton triste sommeil, je t’en prie, libère-toi »
Le nouveau roman de Vincent Villeminot commence par ces quelques paroles de
Damien Saez qui annoncent clairement le ton des chapitres à venir. En effet,
dans « Réseau(x) » les personnages sont amenés à sortir de leur bulle
informatisée où ils se cachent derrière un pseudo et un réseau social pour
décrire leurs rêves ou poster leurs états d’âme. Ados en rébellion ou adultes
au service des forces de l’ordre, ils se pensent protégés par l’anonymat que
procure internet, mais cette fois ils seront amenés à vivre réellement leurs pires
cauchemars… de grès ou de force.
L’univers virtuel
crée par l’auteur est assez complexe mais tourne essentiellement autour d’un
réseau social où les publications sont visibles par tous : Le DreamKatcherBook.
Les membres y participent à un chat, s’envoient des messages privés, commentent
leurs humeurs, leurs créations, leurs photos.... Mais à ceci se rajoute une
particularité : Le MyDarkPlace, une partie nocturne indépendante où sont
publiés les rêves et les cauchemars. C’est par ici que commence l’intrigue,
quand un cauchemar de Sixtine raconté quelques mois plus tôt est mis en image
de manière particulièrement macabre et réaliste… il s’en dégage un air de snuff
movie, pourtant la police ne semble pas vraiment y croire. L’affaire est vite
classée. Il faut dire que les brigades policières spécialisés dans ce genre de
délits sont occupées par un plus gros poisson : Cèsar Diaz, alias Nada#1,
un géni de l’informatique qui utilise le DreamKatcherBook de manière détourné…
Lui, il joue à grande échelle en laissant des messages énigmatiques à sa
communauté, les invitant régulièrement à participer à un PIFR : Play It
For Real. Une partie géante de jeu vidéo en version réelle dans les rues d’une
ville européenne. Jusqu’ici les balles et armes utilisées étaient factices,
mais il semblerait que Nada#1 projette une guerre à plus grande échelle… Alors,
oui, les inspecteurs ont d’autres chats à fouetter que les délires d’une ados borderline.
De prime abord, on
peut être submergé par la quantité de personnages présentés dans les premiers
chapitres, mais comme dans tout bon thriller, leur histoire finie toujours par se
recouper. Que ce soit Sixtine, Théo Chapelin, Abel Fanelli, Alice Kowacks,
Cèsar Diaz… Ils sont liés les uns aux autres et on découvre comment au fil de
la lecture. Certaines révélations m’ont d’ailleurs bien surprise ! Je n’ai
rien vu venir. Au milieu de tous ces protagonistes, j’ai réellement eu un coup
de cœur pour Cèsar Diaz. Il est le personnage le plus complexe à décrypter,
mais le plus intéressant à mes yeux. Si il semble intouchable avec son
intelligence hors du commun et son air de star quand il prend l’apparence de
Nada#1, j’ai surtout découvert un personnage à fleur de peau, particulièrement
touché par les événements qui se cachent dans son passé. Cela ne l’empêche pas
pour autant d’être un manipulateur de haut vol, une personne à qui il est
difficile de faire confiance les yeux fermés. Je me suis souvent dis :
mais quel sal..ard ce type ! Avec lui, attendez-vous à des retournements
de situation quand vous vous y attendrez le moins. J’ai adoré !
La construction du
roman m’a beaucoup plu aussi. Les chapitres sont découpés par nuit et on suit
les actions des différents personnages heure par heure en fonction de leur
activité. L’auteur ne perd donc pas de temps en narration inutile et je n’ai
trouvé aucun passage de longueur. La seule chose qui peut être rebutante dans
ce livre est le vocabulaire informatique autour du DreamKatcherBook et les
abréviations des différents services de police concernés. Accrochez vous,
habituez vous à ce langage, l’histoire en vaut vraiment la peine !
Ce roman est une
fiction autour de nos pratiques sur le net, de manipulations policières et
politiques, de sentiments cachés et de liens familiaux complexe, pourtant il
fait réfléchir… Brrr ça fait froid dans le dos. Je crois d’ailleurs pouvoir
dire que cette histoire de Vincent Villeminot m’a totalement embarqué dans un
univers fictif, même si j’ai l’impression que la réalité de Réseau(x) n’est pas
tellement éloignée de la notre.
Waouh quelle chronique, tu me donnes trop trop envie de découvrir ce roman!
RépondreSupprimerHihihi c'est vrai que j'ai pas l'habitude d'écrire de si gros pavé pour mes chroniques, mais ce roman le mérite vraiment! J'aurais encore eu 1000 choses à dire en plus ^^ J'espère que tu auras l'occasion de le lire très vite ;)
SupprimerOuahou trop belle l'image de Cruella en bas !!
RépondreSupprimerBon ça tombe bien, j'ai reçu ce livre ce midi !! Maiiis le problème, c'est que je ne l'avais pas du tout demandé, et pour cause : J'ai détesté la saga Instinct du même auteur. Donc j'essaierai celle-ci maiiiis, j'ai très peur ! Je n'aime pas son style !
Bisous :)
♥
SupprimerJ'ai beaucoup entendu parlé du style de Vincent Villeminot dans Instinct, mais je ne peux pas du tout juger puisque je n'ai pas lu cette série. Il me semble que ma sœur avait trouvé ça vraiment trop expédié... Dans réseau(x)ce n'est pas le cas, l'auteur prend le temps d'expliquer les choses sans pour autant que ça traine pendant des plombes. Enfin tu verras ;) J'espère quand même que tu apprécieras la lecture.
Gros bisous!!!
Je vois que les avis sont assez unanimes sur ce livre, il me tarde de le lire alors ! ^^
RépondreSupprimerJ'aime bien quand les chapitres sont découpés selon les différents personnages, mais j'espère qu'il n'y en a pas trop non plus pour ne pas tout confondre.
Si tu as l'habitude de lire des romans qui alternent les narrateurs, je ne pense pas que tu seras mise en difficultés avec Réseau(x). Il y a beaucoup de personnages c'est vrai, mais c'est tout à fait surmontable =) J'espère que tu aimeras autant que moi!
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